Automne-hiver 2012
Le génie de Freud fut de créer de toutes pièces une terminologie formée de mots courants, parlés par tout un chacun, ce qui lui assura toute liberté pour en concevoir un ensemble conceptuel et bâtir un certain savoir, tous deux ordonnés à une logique dont les principes lui permirent d’élaborer : une théorie du fonctionnement psychique appelée psychanalyse, et d’en soutenir une pratique thérapeutique relative à la psychopathologie, dont l’acceptation s’en trouva totalement renouvelée.
Les théories qui suivirent ne firent qu’approfondir ce qu’il avait découvert, tout en créant à leur tour des nouveautés théoriques et cliniques à partir d’emprunts à d’autres sciences.
La résistance dans la psychanalyse est reprise en ces différentes acceptions : dans la cure, du côté du patient et du côté de l’analyste ; dans le champ social du côté des attaques contre elle et du côté de sa défense ; d’après Freud et selon Lacan. Comment résister aujourd’hui pour rester digne de la psychanalyse, et se dire psychanalyste ?
Il s’agit de s’approcher du concept de l’après-coup tel que Freud nous l’a démontré. On peut découvrir, au travers des lettres qu’il écrit à Fliess, que c’est souvent d’un « après » à un autre « après ” que se construit son oeuvre.
L’étude des concepts juridiques utilisés par la psychanalyse, tels ceux de castration et de forclusion, sont-ils de nature à éclairer leur portée dans la théorie et la pratique analytiques, étant précisé que les rapports entre les désordres psychiques et l’ordre juridico-politique n’ont cessé d’être au coeur des interrogations freudiennes ?
Un cas clinique classique et courant d’un enfant aux prises avec les institutions familiales et scolaires. Quelles sont les caractéristiques du Autre institutionnel ? Quels rapports inconscients entretiennent entre elles la famille et l’école ? Quel place peut se choisir le jeune sujet marqué de son signifiant dans ces étranges champs de bataille que sont la famille et l’école ?
Qui mieux que Léonard pouvait illustrer le concept de sublimation ? Le choix de Freud est donc approprié puisqu’aucun texte traitant du concept ne verra de publication. Disséminées ça et là, comme une pulsion partielle, les allusions à la sublimation traversent l’oeuvre, mais aucune ne sera plus explicite que par l’exemple du souvenir d’enfance de Léonard de Vinci. Accompagnant Freud et se soutenant d’un bon nombre d’autres ouvrages qui ont fleuri et sont légions sur Léonard, nous tenterons à travers l’histoire, la peinture, l’écriture, de montrer ce qu’il en est des coordonnées particulières qui inscrivent Léonard sur le registre d’une authentique sublimation.
Dans un article intitulé «La famille », Claude Lévi-Strauss ne manque pas de souligner que ce mot, si commun, si communément utilisé, si simple en apparence, n’est en fait qu’un des vocables les plus complexes qui soient, et que ses emplois si variés, si divers, sont loin de faire l’unanimité. Il finit par penser que c’est l’un des signifiants par lesquels on passe de l’état de nature à celui de culture, passage qui ne se soutient que d’une unique loi : l’interdit de l’inceste.
Pour nous autres psychanalystes, la famille se ramène purement et simplement au discours du maître ou, plus tyranniquement, au discours du capitaliste (c’est la laïcité), ou au discours monothéiste (la religion). ...
Il y a une blague qui circule actuellement et qui consiste à demander à l’entourage présent : « Est-ce que vous savez quel est le prénom le plus usité dans le monde ? »
À quoi, après savante réflexion sur les réalités démographiques du monde ambiant, un des interlocuteurs présents répond, fier de lui et avec conviction : «Mohammed».
La réponse est non. « Mais alors, c’est quoi ? » La réponse est « Louis »… « Mais pourquoi Louis ? » «Parce que c’est pas moi c’est loui ! »
Pendant presqu’un mois j’arrive dans mon bureau et je regarde sur mon agenda le même prénom: P. R. – douze ans – indiqué par un collègue, professeur dans une école secondaire. Au bout de la première semaine, ma secrétaire me demande ce qu’elle doit faire parce que la mère lui téléphone tous les jours en disant qu’il va venir… je lui réponds : «Elle dit qu’il va venir, alors on l’attend»