Le numéro 20 de notre revue Surgence, dédié au mot d'esprit, sera disponible d'ici la fin de l'année.
Ce fut le tranchant de S. Freud puis de Lacan, que de créer chacun une théorie et une pratique à partir de concepts qui ne soient que les leurs : tous les autres champs du savoir de leur temps en furent interpellés, et le furent d’autant plus, qu’ils ne manquèrent ni l’un ni l’autre de faire fond sur leurs apports.
Cette revue s’inscrit dans leur filiation ; son inscription connaît toutefois les limites qui sont propres à toute diachronie : si elle ne manque pas de faire valoir l’importance du retour aux sources, elle ne se fait pas faute de rappeler que rien ne s’y est épuisé, que rien n’en est forclos, que rien ne s’y tisse ni ne s’y fige, que rien ne doit s’en répéter pour se scléroser.
Encore tant de savoir ne cesse toujours pas de ne pas s’écrire ! Nous n’avons donc pas fini d’en a-prendre comme le disait Lacan. Nous avons donc aussi à créer de nouveau, et du nouveau, que diable ! C’est ce à quoi va se consacrer la revue Surgence, néologisme venu à Lacan.
Surgence :
Ce n’est pas que ré-surgence, assurgence, ou encore urgence. Sera-ce un jour seulement insurgence ? Le totalitarisme des théories, des idées, des concepts, des discours et des actes, est devenu à ce point maternel pour n’être plus contestable, qu’il est en tous domaines prompt à prêter le flan à toute initiative singulière ou novatrice, et qu’il semble que ce surgé s’assure que jamais, du fond de la caverne où désormais nous croupissons, ne surgisse quelque subversive clarté, propre à nous permettre d’anticiper autre chose que des images pour issue.
Pour chercher à nous en sortir, le thème de chaque numéro ne se laissera pas méduser par ce démon de l’imagerie : rubriques, articles, chroniques, se garderont donc de tout langage guindé, éclectique, glossolalique, fallacieux ou… sciencieux.
En vérité, Surgence est à ce prix ; coût exigeant d’elle, qu’elle se veuille être aussi le glas de ce qui sonne faux, des rapports du sujet au social dont les furieux du lien, étiquettent de pervers ou de paranoïaques, qui n’entend pas s’y aliéner. On commence à voir quelles morts, de tels sicaires aux liens, déchaînent dans le réel. Ne faut-il pas que ça cesse, de ne pas se savoir ?