La Libre Association Freudienne a le plaisir de vous informer de la parution de deux ouvrages de Gabriel Balbo titrés Le dessin et Autisme, Narcissisme et psychose, publiés aux éditions Hermann. Il vous sera possible de les acquérir - sur commande - dans toutes les librairies de France, de Belgique et de Suisse francophone à compter du 28 mai. Les librairies partenaires des éditions Hermann tiendront ces ouvrages en stock.
Ces deux ouvrages font partie d’un ensemble de cinq qui regroupent tous les textes édités au sein de revues, ouvrages collectifs, dictionnaires, par Gabriel Balbo, fondateur de la LAF. Les cinq ouvrages qui mettent la psychanalyse à l’ouvrage, selon la formule créée par l’auteur, respectent rigoureusement le regroupement des textes élaboré par Gabriel Balbo avant son décès.
Les trois ouvrages, Adolescence, À divers tissements, Père, famille parenté, paraîtront dans les mois à venir.
Dans ses ouvrages, comme l’écrit Frédéric Vitalis : « Rien du discours universitaire ici, mais du pur discours de l’analyste, que Gabriel Balbo savait néanmoins teinter de son amour pour la littérature, l’histoire, l’opéra, la peinture, la sculpture, l’architecture… et la gastronomie. »
Le Conseil d’administration de la Libre Association Freudienne.
L’autisme, la psychose et le narcissisme sont-ils des champs cliniques qui ne se localisent qu’aux « grands » cas, ou peuvent-ils se repérer également dans le corps social le plus commun, dans une « petite » quotidienneté psychopathologique ? Cet abord fait considérer ces champs non plus seulement comme des « entités autonomes avec leur étiologie linéaire, mais comme des modalités de réponses à des facteurs prédéterminés qui s’organisent de façon complexe ». Si l’autisme, la psychose ou le narcissisme sont signifiants de la folie de l’autre, quel objet, fonctionnel d’une jouissance, ne pourrait s’en extraire pour y mettre un terme et pour enfin permettre au sujet de se regarder et s’entendre autrement ? À ce propos, Gabriel Balbo a le souci de rappeler Lacan, qui qualifie les autistes de personnages plutôt verbeux. N’évoquait-il que ce que l’on croit ? Qui ne peut jamais s’identifier ces discours dont le fruit défendu, objet de jouissance, est de « préférer ne pas » ? G. Balbo saluait le sublime de l’écrit d’Herman Melville, Bartleby le scribe, comme clinique de l’autisme. Pourrait-on qualifier l’autisme de « courant » ? En effet, qui ne dis-court pas ?
Gabriel Balbo, au travers d’articles éclairants, fait grand cas de ces trois champs cliniques, afin de nous en faire entendre autre chose. Aussi peut-on parvenir, grâce à cette transmission, à la chose Autre, relevant du discours psychanalytique et de sa théorisation.
Subversif du rapport au dessin pris comme illustratif fascinant, Gabriel Balbo, par une trame d’articles écrits sur cinquante ans de pratique psychanalytique avec les enfants, boucle une élaboration théorico-clinique sur le dessin, dont l’usage n’est pas de faire image, étalage, barrage à l’apparolage. L’association libre de l’enfant demeure la voie signifiante royale entre l’épatent visible et le lisible latent du désir, que l’enfant peut faire sien en (se) l’interprétant, sur le fil du langage du désir.
Le dessin, comme le rêve élaboré par Freud, est une écriture qui attend sa lecture pour s’interpréter grâce au dessein du transfert tressé dans une cure, où la disparité subjective assure que du désir soit transféré et fasse écriture. Le dessin peut être une voie et un lieu de formation de l’inconscient, production à la trace et sur la trace du désir. Encore faut-il savoir la suivre pour mieux le lire, afin qu’il se dise. Les dessins d’enfants seraient-ils des dessins rêvés, voire des dessins de rêves ? « Par ses dessins, l’enfant exprime très bien qu’il rêve beaucoup, mais qu’il ne dispose pas encore des facilités de la langue pour dire ce qu’il rêve. » Or le rêve n’est pas équivalent au dessin, tant manque au dernier l’intentionnalité discursive du premier.
Cet ouvrage transmet une direction permettant de renoncer à la Tempête imaginaire, dont Shakespeare dirait qu’elle ne vise qu’à « empocher fallacieusement le dire » de l’Autre.
Hiver 2024
Si l’acte manqué (die Fehlleistung) est pour Freud (1901) l’effet du chassé-croisé des intentions contraires – contre-volonté, contre-projet, contre-demande, contrebande (Lacan) –, il n’en est pas moins aussi l’accomplissement et la réalisation d’un désir inconscient de culpabilité. La faute, si difficile à reconnaître en sa propre maison, est alors repoussée, refoulée pour s’assurer un retour dont l’investissement, payant à coup sûr, n’est pas des moindres, au point de se demander si on ne re-foule jamais que pour mieux re-venir sur ses pas, pour reve- nir à ce qui est sur le point – ou le pas – de se dire.
Quel est donc l’objet du pas quotidien qui, comme surgi sous les appâts du hasard de Fortune, tombe sous le sens ? Quelle loi symbolique en sous-tend la logique qui nous permettrait d’en savoir un peu plus sur le sujet du désir de se la « fouler douce » (J. Bergès et G. Balbo, 1994) avec ce qui cloche ?