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Par leur coup de force symbolique, théorique et clinique, Jean Bergès et Gabriel Balbo ont subverti l’usage psychiatrique du concept de transitivisme, au travers d’un travail conduit à deux, et dont le fruit est quatre ouvrages. Jeu des places de la mère et de l’enfant en constitue la pierre angulaire.
Si le transitivisme ordonne ce « passe-corps » d’une douleur dans l’originaire rapport mère-enfant, les deux auteurs se sont entendus pour ne pas s’en sustenter et l’approfondir « afin de lui donner plus de précision, plus d’effets et au fond plus de conséquences » (G. Balbo, Textes fondateurs de la Libre Association Freudienne), notamment pour théoriser et pratiquer la direction de la cure analytique avec l’enfant comme avec l’adulte. Le transitivisme concerne surtout la demande et son circuit.
L’articulation théorico-clinique de J. Bergès et G. Balbo fait référence et résistance. Elle engage à la nécessité d’un perpétuel retour au point où l’on manque à l’Autre c’est-à-dire au lieu de ce qui reste encore de méconnu derrière ce qui s’en dit dans ce qu’on ne veut rien en savoir ni en entendre. Ce reste inouï est, pour le bon entendeur, le signifiant d’une vérité, une énonciation relevant d’une écriture inconsciente, à l’écrire seulement : un-nonbilic/nombilic, signifiant si circulaire. Pour Piera Castoriadis-Aulagnier, « l’audace et le génie nécessaires aux transgressions des idées reçues n’assurent pas aux transgresseurs de pouvoir transmettre à leurs héritiers la possibilité de démanteler eux-mêmes la barrière déjà abattue ». Inscrits dans leur filiation, allons-nous savoir être autres et autonomes ? De leurs écrits, que demeure-t-il : une lettre volée ou une lettre morte qu’évoque, à sa manière, E. Jabès: « T’es-tu demandé, le livre publié, quelle signification autre pouvait avoir l'"achevé d'imprimer", sinon celle d'une attestation de ta mort légale par le typographe ? » (Le livre des Ressemblances, E. Jabès) ?
En juin 2024 à Limoges puis en 2025 à Paris, la Libre Association Freudienne entend mettre à l’ouvrage et à la louange de la parole ce concept, en lui donnant les ailes de l’esprit (verba), afin que ceux qui le méconnaissent tentent d’y trouver ce qu’il dévoile des énigmes soulevées par les tensions sociales ambiantes et personnelles.
Illustration : Giovanni Francesco Caroto (1480-1555) : Portrait d’enfant montrant un dessin - Vérone, Musée de Castelvecchio
Samedi 22 juin de 9h30 à 12h30
Samedi 22 juin de 14h30 à 18h00
Dimanche 23 juin de 9h00 à 12h30
Participation aux frais : 50 euros
- Pas d'inscription préalable, se rendre sur place - Reçu délivré à l’entrée
- Pas de participation numérique
L'année 2024 - 2025, la Libre Association Freudienne poursuivra ses travaux d’étude, de recherche et d’approfondissement, à ce que S. Freud a nommé « le transfert », concept dont l’implication dans la pratique de la cure, et la théorie analytique qui s’en élabore, est considérable au point d’en soulever de non moins considérables résistances ; ce qui a pu faire soutenir qu’il n’y a pas de transfert sans résistances, pas de résistances sans transfert.
Ne seront négligés ni les apports novateurs de M. Klein, S. Ferenczi, D. W. Winnicott, ni les innovations théoriques et techniques de J. Lacan ; ces données conceptuelles nous permettent d’ajuster notre savoir pour tenir compte des psychopathologies nouvelles. Le transfert sera traité à Paris, à Limoges, à Turin et à Cuneo en Italie, à Pékin et à Londres.
Ces travaux s’adressent à celles et ceux qui se penchent notamment sur la dialectique du transitivisme et du transfert, et à tous ceux que les difficultés que la psychanalyse rencontre de nos jours interrogent.
Le Conseil d'Administration : Matthieu DUTOUR, Patrick TOULISSE, Frédéric VITALIS
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