Le génie de Freud fut de créer de toutes pièces une terminologie formée de mots courants, parlés par tout un chacun, ce qui lui assura toute liberté pour en concevoir un ensemble conceptuel et bâtir un certain savoir, tous deux ordonnés à une logique dont les principes lui permirent d’élaborer : une théorie du fonctionnement psychique appelée psychanalyse, et d’en soutenir une pratique thérapeutique relative à la psychopathologie, dont l’acceptation s’en trouva totalement renouvelée.

Les théories qui suivirent ne firent qu’approfondir ce qu’il avait découvert, tout en créant à leur tour des nouveautés théoriques et cliniques à partir d’emprunts à d’autres sciences.

Créations nouvelles auxquelles beaucoup reprochèrent de paraître trop littéralement empruntées, l’emprunt portant trop fortement l’empreinte de son origine. Ce sont là reproches et querelles d’écoles et d’époques.

Le savoir théorique et partagé, a toujours pour origine un savoir inconscient chez tout être humain, refoulé ; la référence psychanalytique étant la vérité et non pas l’objectivité, ce qui y est élaboré relève du discours qui y est par chacun articulé en séance lors d’une cure, tout autant que du savoir déjà constitué. Mais il faut bien que ce savoir se constitue davantage, et ce, à partir toujours d’une terminologie dont les termes et donc les concepts s’articulent logiquement, pas seulement in abstracto, mais aussi et surtout in concreto, c’est-à-dire à partir d’une logique essentiellement inconsciente. Au demeurant, durant sa séance, bien séante ou mal séante, le sujet qui associe librement pour s’analyser, ne va pas manquer de trouver par ses propres termes, la logique par laquelle prend signifiance son devenir, et son désir en prendra consistance au point de pouvoir en déchaîner des effets dans le réel.

Au-delà, la terminologie est l’ensemble du vocabulaire spécifique à un savoir ; c’est un ensemble structuré de termes, ce qui a pu faire dire à Jacques Lacan que l’inconscient est structuré comme un langage, langage dont la terminologie permet l’étude signifiante. On ne saurait donc en minimiser l’importance et, en psychanalyse, elle est si importante que des « dictionnaires » ne manquent pas, qui la détaillent et en explicitent les termes utiles à l’analysant comme à l’analyste.