Automne 2011
Si l’angoisse est, comme nous l’apprend J. Lacan en 1963, le signal du manque du manque, ce séminaire nous rappelle en les étudiant qu’il existe cinq formes de l’objet «petit a ». Voilà qui nous amène, de nos jours, à rechercher ce que ces objets «petits tas » que nous accumulons ont gardé ou non comme lien avec a.Il est en effet effarant de constater la prégnance de l’objet de consommation duquel il est attendu la réponse pleine et comblante. Le lien social ne semble fonctionner que dans ce sens : plein à vider, vide à combler, comble à vider ... Quelle symbolique, quelle loi régit ce système ? Quelle est la loi qui manque à sa fonction de modération ?
L’autisme naît de la seule forclusion de la « césure frappante », et donc de la forclusion du « trait unaire », césure et trait par lesquels existent le sujet, sa division, ainsi que son fondamental objet a quand ils ne sont pas forclos.
Cet article parle de la façon dont a été menée au sein de la LAF une lecture en groupe du séminaire X sur l’angoisse de J. Lacan. Il y est question de la façon d’aborder l’enseignement de ce dernier par ceux qui ne l’ont pas connu et qui n’ont accès à son savoir que par l’intermédiaire de reproductions de ses leçons. Cet article met en exergue, dans un second temps, les grandes lignes de la conception de l’angoisse qui est exposée dans ce séminaire après avoir relevé les nombreuses références à l’art et au mysticisme qui sont appelées dans le recueil. Il conclut au moyen d’une illustration clinique qui montre l’intérêt de penser l’angoisse de façon théorique quand on y est confronté en clinique.
Une angoisse à l’état pur. Et c’est ainsi qu’il vaut peut-être la peine de n’en pas comprendre tout de suite ni la cause ni l’origine : pour qu’il y en ait, on le verra plus tard, une certaine évolution.
Freud a cherché à spécifier, au sein de l’angoissant, « l’étrangement inquiétant », cette variété particulière de l’effrayant qui remonte au depuis longtemps familier. Cet Unheimlich n’est en réalité rien d’étranger mais quelque chose qui est pour la vie psychique, familier de tout temps et qui ne lui est redevenu étranger que par le processus de refoulement. C’est ce qui aurait dû rester dans l’ombre et qui en est sorti. Une certaine « clinique de l’ange » va tenter d’illustrer ce qu’il peut en être de cet « étrangement familier » qui peut tendre vers « l’étrangement inquiétant », ainsi que tenter de tisser les liens qu’entretiennent l’angoisse et l’extase dans les expériences vécues de ce qui est parfois nommé « la mystique sauvage ». Comment la psychanalyse a-t-elle essayé d’approcher ces expériences comme l’extase et/ou le sentiment océanique, et par quels concepts ? Quels liens entretiennent la déréliction et l’extase ? L’angoisse et l’extase sont-elles deux facettes de la même chose?… Mais au fait, qu’est-ce que « la Chose » ?
Entre être et avoir, l’avoir fait leurre et, si du sujet advient, se met à vivre, quelle en est la condition ? Entre objet perdu et objet t’(a) trouver; qu’en est-il de la rencontre avec la jouissance, si du prix à payer c’est l’angoisse ?
Alors quand l’âmour s’en mêle, embarras supplémentaire, comment sommes-nous invités par l’analyse à traverser du fantasme sans garantie que l’angoisse n’y fasse pas retour.
Le désir inconscient d’une mère de mettre à mort son rejeton, rend toute menstruation monstrueusement criminelle : la périodique et banale menstrue réalise un inconscient infanticide, celui de l’enfant qui ne naîtra pas. Les symptômes et manifestations morbides en sont nombreux. Ainsi la mère est-elle débitrice envers son nouveau-né de la vie qu’elle lui rend, tant elle a d’abord voulu l’en priver. Les mots pour le dire de M. Cardinale en sont l’illustration patente. Le désir donc de concevoir un enfant ne va pas de soi. La fonction et le rôle du père sont à préciser, dans le cadre de cette problématique, dont la contraception, comme la ménopause, ne sont que la manifestation. La pulsion de bord en est le relais, dont l’enfant se sert pour prendre position ; pulsion qui trouve son objet en se déplaçant sur les institutions ; déplacement qui n’est qu’un débordement.
Il est question dans ce texte de tenter d’élaborer un travail à trois voies / voix pour rendre compte d’une prise en charge en institution d’un enfant psychotique.
Jimmy est un petit garçon en souffrance qui soutient sa demande d’un symptôme corporel et d’une absence de langage pour lesquels un espace thérapeutique lui est ouvert. Ce travail s’organise autour d’un référentiel théorique qui s’acte pendant les séances pour tenter d’en montrer la pertinence si toutefois elle n’apporte pas la guérison de surcroît. L’évolution de cet enfant si positive soit elle rencontre des limites dont la théorie se fait le pilier qui vient démasquer le réel.