Automne 2009
La politique ne consiste-t-elle pas à négocier, « et à la grosse, par paquets, les mêmes sujets, dits citoyens, par centaines de mille », disait Lacan l’excommunié ? Alors, que dans une institution, un sujet fasse l’objet, fasse l’objet que ça lui plaise ou non, d’un ravalement à quelque chose, n’est-ce pas préoccupation de façade que de s’en soucier ?
Et cependant, même en position de maître, de patron, de tyran ou de chef, le sujet ne connaît de vérité que dans un objet de nature voilée, objet dont se soutient sa petite hontologie.
Les hommes de Babel, premiers sédentaires, construisent la Tour de Babel, première Institution où le sujet se perd dans la fusion de la langue unique, pour se retrouver dans la dispersion ; avec chute des institutions, bref empire du sujet, et à nouveau dispersion, répétition.
La loi du 2 janvier 2002 a instauré un vaste dispositif réorganisant l’action sociale et médico-sociale. L’un de ses effets majeurs consacre l’avènement d’usagers des institutions en tant que véritables sujets de droit. Avec l’exemple de réhabilitation d’un IME pour enfants polyhandicapés, se pose la question de la compatibilité de ce statut de sujet de droit avec la défense d’une clinique du sujet de l’inconscient tel que la psychanalyse le dégage.
Psychanalystes mais également cadres en entreprise, les deux auteurs de cette réflexion se penchent sur la place faite au Sujet dans l’entreprise… La place faite au Sujet dans son acception psychanalytique, c’est-à-dire porteur d’un désir.
Le premier texte analyse l’évolution du monde capitaliste et son impact sur la relation – la transaction – entre l’entreprise et le Sujet salarié, de K. Marx à nos jours.
Le second texte se penche sur la tension que peut vivre une personne conduite à occuper deux positions de Sujet : une position d’analysant, sur le divan, et une position de salarié, d’agent économique, dans l’entreprise d’aujourd’hui.
Par un symptôme scolaire, un enfant pourrait exprimer sa difficulté d’être au monde, lorsqu’il parle aux adultes de l’institution scolaire. Par décision de justice, il doit changer de nom et porter celui de son père. Ce qu’il refuse. A-t-il peur de perdre sa mère ? C’est la rencontre avec un enfant qui nous a fait repenser les espaces de l’institution en espaces psychiques en l’écoutant parler, dans une institution où la psychanalyse n’a pourtant pas de légitimité.
En Italie, après la fermeture des hôpitaux psychiatriques il fallut inventer des lieux d’accueil pour les patients psychotiques qui nécessitaient protection et de soins. Est-il possible aujourd’hui pour les opérateurs, et les médecins du secteur, qui reconnaissent l’unicité du sujet, de concilier l’application des thérapies avec l’obligation d’une concertation, quand les directeurs administratifs, concentrés sur la bonne gestion économique de ces communautés, parlent un tout autre langage ?
Après l’avoir porté au pouvoir haut la main, les Français ont lâché Nicolas Sarkozy au bout de quelques mois. À l’heure où la fonction présidentielle se résume à un poste de super-manager de l’entreprise France, les électeurs se comportent comme des enfants qui accuseraient leur mère de ne pas les materner. Décryptage d’une histoire d’amour puis de désamour au cours de la première année du Sarkoshow.
Dans l’Institution, le sujet du désir, insu, où le « Je » parle n’est pas invité à entrer en scène sauf à y être nommé « Il ». Une clinique Autre, instituant un lieu de parole, un temps de Psychodrame Psychanalytique Individuel en Groupe, permet un réel travail psychanalytique qui invite le sujet de l’inconscient à paraître. Cette clinique de quantité qui se ramène en dernier lieu à une clinique de qualité « qui concerne l’inconscient structuré comme un langage » permet au symptôme de se dire et à l’Institution d’être autrement que mortifère machine à créer du symptôme.
L’auteur expose un travail théorico-clinique concernant la cure d’un enfant psychotique. En prolongeant l’utilisation des thèses marxistes sur la valeur de la marchandise développées par J. Lacan, il développe l’idée d’un pas-de-sens opérant dans le discours de celui-ci. Au-delà de repérer et de théoriser sur l’état où cet enfant se retrouve à un certain moment de son évolution, son intérêt s’est porté sur une construction qui tourne autour du travail thérapeutique qui a lieu au cours de cette séance, et à ce en quoi cela a trait à l’assomption d’une image unifiée. En tenant compte de ce que la clinique psychanalytique des psychoses nous enseigne, il rend compte d’une séquence de la cure qui s’inscrit dans le processus d’inscription discursive chez un enfant psychotique.
Une demande d’analyse pour une jeune enfant achoppe en raison d’un secret : la disparition de sa mère, que le père fait passer pour morte, après un voyage sans retour. Analyse des rapports des demandes et des non-demandes en jeu dans cet échec d’une prise en charge analytique.
Au bas Moyen Âge, où la folie renvoie le plus souvent à la possession diabolique, Pétrarque revient aux antiques pour faire entendre un nouveau discours. Contournant les enseignements deThomas d’Aquin et d’Avicenne, qui fournissent à la Médecine et à la Théologie les éléments de doctrine pour un partage et une complémentarité irréprochables, il rend compte d’un autre savoir, philosophique, sur les maladies de l’âme. C’est à travers des passages des Remèdes aux deux fortunes dissimulés, recouverts de foi chrétienne, que l’on progresse dans l’identification de l’approche psychique qu’avance ce poète-philosophe.