Le sujet est-il négociable dans l'Institution ?

Le sujet, irréductible préoccupation de la psychanalyse, est-il négociable dans l'Institution ? Chacun ne l'est-il pas à tout instant et à tous niveaux, puisque l'échange est le point d'ancrage d'une structure sociale ?

Mais cet échange, n'est-il pas celui d'individus, donc de supports sociaux qui sont par ailleurs des sujets, avec ce qu'ils comportent de droit à l'autonomie ?

Ces droits ne sont-ils pas facteurs de désordre ? Au point d'ancrage institutionnel, un point subjectif d'entropie ne ferait-il donc pas échec ?

Serait-ce un faux problème ? la politique ne consiste-t-elle pas à négocier, « et à la grosse, et par paquets, les mêmes sujets, dits citoyens, par centaines de mille », disait Lacan, l'excommunié ?

Alors, que dans une institution, un sujet fasse l'objet, fasse l'objet que ça lui plaise ou non, d'un ravalement à quelque chose, n'est-ce pas préoccupation de façade que de s'en soucier ?

Et cependant, même en position de maître, de patron, de tyran ou de chef, le sujet ne connaît de vérité que dans un objet de nature voilée, objet dont se soutient sa petite hontologie

Faire surgir la vérité de cet objet, ne se ferait-il qu'au risque du comique pur, qu'au risque de l'institution, ou qu'au risque d'une effrayante rencontre, qui ferait à ce point échec à l'automatisme de répétition, qu'il vaudrait mieux que le sujet s'efface ?

Serait-ce cela, l'exploit triomphal du lien social, si vanté de nos jours, si propre à soutenir, non sans prêter à rire, que de ne vouloir être que subversif, le sujet ne serait que pervers, ne serait que méprisant d'autrui, ne ferait que désordre ?

C'est vrai non, pourquoi faudrait-il qu'en institution le sujet ait à voir, quand c'est de partout qu'autrui jouit tant, à le regarder tenter faire ce qu'il désire ?

Entre autres choses, voilà ce dont traitera la journée consacrée à la psychanalyse et à l'institution, ainsi qu'au « sujet négociable » comme en a parlé Lacan dans son séminaire XI.

L'Institution sera abordée sous différentes formes : médico-sociale, entreprise, école, politique notamment.

 

Samedi 17 mai 2008, de 9H30 à 17H30

à L'Institut National des Jeunes Sourds, 254-bis rue Saint-Jacques - 75005 Paris

MATIN – 9h30 – 12h30

  • BENISTY Hélène: Unstitutions embabelées ?
  • JOLIT Jean-Luc: Pour une éthique de la pratique psychanalytique en Institution.
  • ARTINIAN Ariane: « Léché, lâché, lynché... »
  • CANESTRARO Marie-Ange: A quel titre ?

APRES-MIDI – 14h30 – 17h00

  • THEVENET-HIMBERLIN Marie-Jeanne: Le sujet inconscient dans tous ses éclats et l'Institution qu'il écoute.
  • LEYMARIE Natacha, VITALIS Frédéric: Jeu des places du sujet dans l'Entreprise.
  • GAUTHIER Jean-Yves: Sujet de l'Institution - Sujet dans l'Institution.
  • KOEHRER Marie-Christine, MEUNIER Giselle, FERNANDEZ Eliseo, WIARD Bruno: Discutants
  • BALBO Gabriel: Conclusion

 

Ces journées s'adressent aux psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, enseignants, éducateurs, assistants sociaux, médecins, consultants et tous ceux qui travaillent en institution.

Participation aux frais (sur place) : 60 euros.

Etudiants, Chômeurs, Auditeurs Libres à jour de leur cotisation LAF: 30 euros.